Document écrit parJ.CHABROL Je m’intéresse aux champignons depuis une quarantaine d’années et je suis sociétaire de la Société Mycologique d’Alès depuis trente sept ans (1975). C’est l’étude des « gros champignons », ceux ayant une dimension d’au moins quelques millimètres qui occupent mes loisirs et souvent même un peu plus. La grande diversité que l’on trouve dans le règne « fungi » a toujours captivé ma grande curiosité et mon envie de connaissance. Je m’attache à bien connaitre le mode de vie de ces êtres vivants et j’essaie de comprendre les raisons de leurs apparitions en certains lieux bien particuliers, à certaines périodes de l’année. J’ai commencé à écrire quelques lignes sur le sujet évoqué dans le titre, sur des feuilles de papier éparses, il y a déjà pas mal de temps de cela car je souhaitais transmettre un jour, mes acquis en ce qui concerne les champignons de ce département. Ces quelques lignes, je les ai modifiées à de nombreuses reprises car, à mesure que j’avançais dans la connaissance des champignons, des lieux d’apparition des différentes espèces, de leurs modes de vie, des périodes de poussée, il m’apparaissait des domaines que j’avais négligés. Je pensais que ces « chainons manquants » allaient m’apporter les réponses que je cherchais. Cela était vrai partiellement. Après une interruption de huit années, due à un long séjour en Guadeloupe, j’ai repris « mes recherches », encouragé en cela par les possibilités qu’apporte l’utilisation de l’informatique qui permet assez facilement l’acquisition, le stockage, le classement et la restitution de données en quantités importantes. J’ai alors commencé à établir un « Inventaire des champignons du département du Gard » à partir des publications spécialisées dans le domaine de la mycologie (inventaire en cours que vous pouvez consulter sur ce site), en y intégrant l’indication des lieux de récolte la plus précise possible, en corrélation des noms des espèces signalées. En parallèle, je reprends toutes les cueillettes, que j’ai effectuées depuis les années 1980 et je note les critères qui concernent les lieux et les périodes d’apparition ainsi que d’autres éléments que je pense importants. Toutes ces informations me permettent d’appréhender ou plutôt de présupposer (me semble-t-il) en quels lieux et à quels moments vont apparaitre telle ou telle espèce car chacune a ses exigences (plus ou moins grandes) en matière de biotope et de période d’apparition. Je vous propose ci-dessous, de passer en revue quelques généralités sur le département du Gard et d’autres informations qui sont en relation directe avec les lieux d’apparition des champignons. (cliquer sur les liens en bleu pour accéder aux pages respectives - les liens en noir concernent des chapitres en construction et ne sont pas encore associés à leur contenu) Dans la partie « Généralités » vous trouverez des informations sur le département du Gard concernant : I) sa situation géographique, II) sa situation climatique, III) sa superficie, IV) ses limites, V) ses divisions administratives. Dans la deuxième partie, vous trouverez, directement en relation avec les champignons, des informations sur le département du Gard concernant : VI) sa géologie, VII) son relief, VIII) ses cours d’eau, IX) son climat, X) sa végétation, son peuplement forestier, XI) sa pédologie, XII) ses unités « Sols-Paysages », XIII) ses « petites régions naturelles », XIV) ses activités humaines qui ont une influence sur les champignons (élevage, agriculture), XV) ses « régions naturelles » dans le domaine de la botanique. L’étude de tous les éléments précédents m’a permis de voir se dessiner : XVI) les « régions mycologiques naturelles » du département du Gard que je vous présenterai à la fin de ce document. Pour terminer cette introduction, il faut savoir qu’avec toutes ses particularités, le département du Gard est l’un des plus riches en ce qui concerne la biodiversité (avec les Alpes maritimes et les Pyrénées orientales). Généralités I) Situation géographique Le département du Gard est situé dans le quart sud-est de la France, à l’ouest du Rhône, au sud-est du Massif Central, entre ce dernier et la mer Méditerranée (il possède 20 km de côtes). Il est compris entre 43° 27’ 38’’ et 44° 27’ 35’’ de latitude nord et 3° 15’ 44’’ et 4° 50’ 44 ‘’ de longitude est. Ses coordonnées dans le système UTM - WGS 84 ( Universal Transverse Mercator - World Geodetic System 1984 ), sont : Zone 31T, 4812,695 et 4923,420 km de latitude et 520,985 et 647,980 km de longitude. Ses coordonnées dans le système Lambert II étendu sont : 1830,565 et 1941,260 km de latitude et 674,190 et 801,430 km de longitude Il s’inscrit dans un rectangle de 110,7 km de largeur et 127,2 km de longueur (hauteur) (logiciel Carto Explorer 3, 2004. Gard ) . II) Situation climatique Le département du Gard est presque totalement situé sur la façade méditerranéenne et jouit donc d’un climat de ce type. Seules, au nord-ouest, six communes sont situées sur le versant atlantique et envoient leurs eaux vers cet océan. Il s’agit de Causse-Bégon, Dourbies, Lanuéjols, Revens, Saint-Sauveur-Camprieu, Trèves. III) Superficie Le département du Gard couvre une superficie totale de 5860,52 km 2 (Barthès & al., 1999 : 3); les étangs couvrent 68,7 km 2 et les villes 28,4 km 2 (Barthès & al. 1999 : 7). Le versant méditerranéen occupe une surface de 5657,36 km 2 et le versant atlantique 203,16 km 2 (la ligne de séparation des eaux court sur une distance de 23,8 km) (logiciel Carto Explorer 3, 2004. Gard ). Les communes les plus étendues sont celles de Nîmes (161,85 km 2 ), de Saint Gilles (153,76 km 2 ), de Vauvert (109,86 km 2 ) ; la plus petite est celle de Massanes (1,64 km 2 ) (Site http://www.cartesfrance.fr/carte-france-departement/carte-departement-Gard.html ) IV) Limites Le Gard est limitrophe avec 6 autres départements : - avec les Bouches du Rhône au sud-est, depuis le bord de la mer jusqu’au confluent du Rhône et de la Durance au sud d’Avignon, sur 106,5 km. Ce sont le Canal de Peccaïs à Sylvéréal, le Petit Rhône puis le Rhône qui font limites ; - avec le Vaucluse à l’est, jusqu’au confluent de l’Ardèche et du Rhône, au nord de Pont Saint Esprit, sur 59,5 km. C’est le Rhône qui fait limite ; - avec l’ Ardèche au nord-est, depuis le Rhône jusqu’au point triple (Ardèche - Gard Lozère) sur 116,9 km. C’est tout d’abord la rivière Ardèche qui fait limite sur 23,3 km jusqu’à Gournier (Commune de St Remèze) ensuite les lignes de séparation des deux départements sont tracées plus ou moins artificiellement sur des collines, des petites plaines et plateaux jusqu’aux premiers contreforts des Cévennes pour se terminer à la rivière Chassezac qui fait limite sur 5 km ; - avec La Lozère au nord-ouest, depuis la limite avec l’Ardèche jusqu’à celle de l’Aveyron sur 145 km. Ce sont le plus souvent des lignes de crêtes des Cévennes cristallines et cristallophylliennes qui font limite. C’est sur cette ligne que se trouvent les deux points culminants du département : au nord, du côté des monts de La Lozère, près du Col du Pré de la Dame, un sommet à 1495 m et au nord-ouest, le Mont Aigoual à 1565 m, à la station de météorologie ; - avec l’ Aveyron à l’ouest, depuis la limite de la Lozère jusqu’à celle de l’Hérault sur 61,2 km. Ce sont des lignes de crêtes, des portions de rivières (La Garène, La Dourbie, La Virenque) qui font limite sur les Grands Causses « Noir » et « du Larzac » et dans le couloir viganais. - avec l’ Hérault au sud-ouest, depuis la limite de l’Aveyron jusqu’à la mer Méditerranée sur 181,2 km. Ce sont des lignes de crêtes, des portions de rivières (La Virenque, La Vis), une petite partie du cours du fleuve Hérault et pour terminer le fleuve Vidourle, le canal du Rhône à Sète et l’étang du Ponant qui font limite jusqu’à la mer, au Pont des Abîmes près de la Grande Motte. Au sud enfin, la Méditerranée limite le département du Gard par un ensemble de plages sableuses sur 20 km. Le pourtour du département fait environ 690 km (logiciel Carto Explorer 3, 2004. Gard ). V) Divisions administratives Actuellement, le département du Gard est divisé en 3 arrondissements, 46 cantons et 353 communes. - L’arrondissement de Nîmes où est située la préfecture, comprend 24 cantons et 177 communes. - L’arrondissement d’Alès, où est située une sous-préfecture, comprend 12 cantons et 101 communes. - L’arrondissement du Vigan, où est située une 2 ème sous-préfecture, comprend 10 cantons et 75 communes. Informations en relation avec les champignons Le soleil et la Terre se sont formés il y a 4,6 milliards d’années. Au début de la formation de la Terre, il y avait la roche. Puis vint l’atmosphère (différente de ce quelle est aujourd’hui), l’eau et ainsi s’établit un climat. Puis vinrent les premiers êtres vivants*. Les plantes ( Plantae ) vinrent ensuite et formèrent les sols en association avec les éléments précédents. Puis vinrent les champignons** ( Fungi ), les animaux*** ( Animalia ) et l’homme. Les champignons qui ont participé à cette aventure, ont influencé eux aussi l’évolution de la vie. Ils ont subi les différents changements de leur environnement; certaines espèces ont disparu, d’autres se sont modifiés et adaptés aux nouvelles conditions. La diversité des champignons réside dans la multitude de particularités qu’ont les éléments directement en relation avec leur mode de vie et nous allons voir ci-dessous que dans le département du Gard, ces particularités sont très nombreuses. * Actuellement 6 règnes du « monde vivant » sont reconnus par la totalité de la communauté scientifique : Animalia, Archaea, Bacteria, Fungi, Plantae, Protista. Des études récentes montrent que l’on se dirige vers un ensemble à 8 règnes avec les Chromista et lesViruses. ** Le plus ancien fossile de champignon daterait de 544 millions d’années. *** Le dernier ancêtre commun entre les champignons et les animaux daterait de 670 millions d’années. Bibliographie Anonyme, 1998. Aspects climatiques, Languedoc Roussillon ; Météo France ; Direction Interrégionale Sud-Est – Division Climatologie ; 4 pages. Barthès J.P., Bornand M., Falipou P., 1999. Référentiel pédologique de la France. Pédopaysage du Gard. INRA - ENSA. Sciences du sol, Montpellier 34060 ; 146 pages + une carte. Bonnet J., Larmat J., 1996. Introduction à la géologie du Gard ; 2 e édition revue et corrigée ; Ed. Lacour ; 164 pages + une carte. Duchaufour Ph., 1997. Abrégé de pédologie ; Ed. Masson ; 292 pages. Dupuis J., 1967. Bulletin 1. Notice explicative et Carte pédologique de la France au millionième, Ed. INRA ; 56 pages +1 carte. Kessler J. & Chambraud A., 1990. Météo de la France ; Ed. JC Lattès ; 392 pages. Mathieu M., 1992. La météo au ras des pâquerettes.; Ed. Lacour ; 139 pages. Viers G & Vigneau J.P. , 1990 . Eléments de Climatologie ; Ed. Nathan ; 224 pages. Aubin P., 1999. Catalogue des plantes vasculaires du Gard ; Société Linnéenne de Lyon ; 176 pages. Logiciel Carto Explorer 3, 2004 . Département du Gard. Logiciel Bayo. Sites Internet http://inventaire-forestier.ign.fr/spip/IMG/pdf/PubDep/30-gard/ifn_30_3_gard_1993.pdf (Anonyme, 1993. Inventaire Forestier National. Département du Gard. Ministère de l’Agriculture, de la pêche et de l’alimentation ; 177 pages) http://orig.cg-gard.fr/tab/superficie (Au 04.03.2016, ce site n’est plus accessible) http://www.cartesfrance.fr/carte-france-departement/carte-departement-Gard.html http://cogard.org/decoupages-des-districts/ http://www.gard.equipement.gouv.fr/IMG/pdf/CarteDepartementale_cle0aaabc.pdf (Au 04.03.2016, cette page n’est plus accessible) http://www.noe.gard.fr/index.php/le-gard-et-le-risque-inondation/comprendre-le-phenomene-inondation#partie1 Autres ouvrages consultés Baize D., Girard M.C. & alt., 1995. Référentiel pédologique 1995, Ed. INRA, 332 pages. Boulard B., 1988.Dictionnaire de Botanique ; E4dition Marketing, 398 pages Chevassut G., Bertéa P., Garcia G., 1998. Ecologie des champignons de la région méditerranéenne française ; Fascicule 1 : Approche à travers l’étude de la région Languedoc-Cévennes ; Annales N° 4 de la FAMM ; 64 pages. Foucault A., Raoult J.F., 2000 . Dictionnaire de Géologie, 5 ème édition ; Masson Sciences, Dunod, 380 pages.
La Mycologie dans le département du Gard
Mycales - Société Mycologique d’Alès (Gard)
Société Mycologique d’Alès